Haïti, le prix de la Liberté

Haïti, petite île de la caraïbe appelé st Domingue à l’époque, était l’une des plus riches colonies française grâce à l’exploitation du sucre et du café depuis le 17e siècle. Après une longue révolte d’esclaves qui a débuté en 1791, Haïti est victorieux et obtient son indépendance le 1er janvier 1804.
À l’issue de leur victoire face à une armée bien équipée, le pays est mis à l’écart par le reste du monde, pour éviter que les autres colonies ne suivent son exemple.

Pendant 20 ans la France a essayé de récupérer cet ancien territoire, mais sans succès. Le 17 avril 1825, Face à cet échec le nouveau roi de France, Charles X, menace le pays de représailles, pour que la France reconnaisse l’indépendance de l’île, il exige une rançon colossale, 150 millions de francs, estimé entre 20 et 108 milliards d’euros aujourd’hui selon un article du New York Times publié en 2022.

Le président en poste Jean-Pierre Boyer accepte et signe cet accord pour éviter une nouvelle guerre. Cette somme a été utilisée en partie pour dédommager les anciens colons et renflouer les caisses de l’état. Le roi Charles X force Haïti a contracté des prêts auprès des banques françaises avec des intérêts très élevés. Ce qui engendre une double dette. Haïti finit de la rembourser intégralement en 1947, mais continuera à rembourser des intérêts aux banques américaines et françaises jusqu’en 1952. Le pays ne s’est jamais remis de cette rançon “forcée“.
Les paiements à la France auraient couté selon le New York times entre 21 et 115 milliards de dollars en perte de croissance économique, ce qui a plongé le pays dans le chaos, tant au niveau développement mais aussi dans la famine. Un haïtien vit avec moins de 3 dollars par jour.

Surnommée la perle des Antilles durant la période coloniale, l’île aujourd’hui est l’un des pays les plus pauvre du monde.
Le 10 mai 2015 l’ancien président François Hollande, dans son discours prononcé pour l’inauguration du Mémorial ACTE à pointe-à-Pitre, avait reconnu une simple dette morale envers Haïti. L’assassinat du dernier président en poste Jovenel Moïse le 07 juillet 2021 a plongé le pays dans un chaos sans précédent.

Augmentation du taux de kidnapping, et de criminalité, les gangs contrôlent une grande partie de Port-au-Prince la capitale.
Les haïtiens quittent le pays en masse pour fuir l’insécurité engendré par les affrontements entre les différents gangs et la misère.
Le 18 avril 2024, pendant le forum permanent des Nations Unies à Genève, pour les personnes d’ascendance africaine, des ONG ont demandé à la France de rembourser les milliards d’euros de dette coloniale que le pays avait été forcé de payer pour reconnaitre son indépendance.

Cette demande aboutira-t-elle ?
Pour le moment, le ministère des Affaires étrangères n’a pas répondu.

Rédactrice : Meelly